mercredi 23 novembre 2022

GUECELARD - SON EGLISE au vocable de la NATIVITE de la VIERGE MARIE ( actualisé 30 octobre 2023 )

     



 EGLISE de GUECELARD 


  Mea fabula est in nomine meo
 Mon Histoire est dans mon nom

Légende : argentum onustum harenae
               de sable à la bande argent chargée 
* - Héraldique : la bande est une pièce honorable qui va de l’angle dextre du chef, à l’angle senestre de la pointe   

                                                                        actualisé - octobre 2023 

  Notre Dame   Nativité de la Vierge Marie

                                   par André Gobenceaux
                                                        U. du M - Paléographie Médiévale 1993 à 1995
                                                       C.U.E.P 1999

                                                               

Médaille  d’honneur de la Commune  de Guécélard, décernée le 22 septembre 2021, par la Mairie de Guécélard à André Gobenceaux, pour ses 30 années  travaux de recherches historiographiques et ses publications.




Église - longitude - 0°07’36’’ - Est ; latitude - 47°52’34’’ Nord ; angle de la route d'Oizé - D.213, et du raccordement à l'église de Guécélard, avec la D.323  " voie de la Liberté - alt.+43 - Document collection personnelle  

Gué Célard 
Gué Célard - XVIIIème siècle

Vadum sellhard
Vadum sellhard - XVème siècle

Vado Seelhard
Gué Seelhard - XIIIème siècle

Vado Coelhardi 
 Gué de Coelhard - VIème siècle

évoqué en 572, dans une donation, pour la constitution du patrimoine, lors de la fondation de l'abbaye bénédictine de Saint-Vincent-du-Mans. 
Dans un testament en 573.

             
Acte afférent à l'Oratoire, existant au lieu-dit du Gué Selhard au IXème siècle, vraisemblablement instauré et desservipar les bénédictins de Saint-Vincent-du-Mans.

Vers le IXème siècle, la population de notre proche région apparaît touchée par le christianisme, mais sous la mince couche de vernis de la religion, se trouvait encore, un niveau spirituel bien plus puissant, proche du paganisme, et du magique. Au VII et / VIIIème siècle, le culte de Mithra/ Belen le dieu -Soleil, résurgence de la religion gauloise à Belenos : le Mithraïsme bien implanté avait comme lieux de culte : la Butte de Mont Noyer, et les Mamelons de La Chouanne. Il faillit l’emporter sur le Christianisme, longtemps  des séquelles subsistèrent.  Au plus profond  des campagnes, des croyances devenues des superstitions tenaces se sont transmises de générations en générations, à travers les siècles. Aussi, pour contrer, ces croyances, les moines de Saint-Vincent avait créé  un oratoire, prémices à un projet de chapelle.

                 
Reproduction authentifiée, de l'acte de cession de l'abbaye Saint Vincent-du-Mans , à l'abbaye du même ordre de La Coulture : 11 feuillets - Collection personnelle.

L’examen approfondi des Archives, du  Cartulaire de Redon, Cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon - t.I et II ; membre de l’Association des Amis des archives historiques de Renne, Dol et Saint-Malo, il est possible d’écrire que Nominoë, son fils Érispoë se sont pas passé à Guécélard. La route qu’ils suivaient était celle du «  Val de Loir » . selon : Histoire de l’Anjou - t.I ; Cartulaire et Archives de Redon ; Annales de l’Ordre de Saint-Benoît - liv. XXXVII ; Histoire de la Bretagne ; Skol Breizh  ; Premières Annales de Fontenelle. 
                           

                         
Exemplaires extraits de la bibliothèque de l’auteur.

Hameau nommé Gué de Coelhard
Le IVème Concile du Latran en 1215, invite les ecclésiastiques à l’évangélisation rurale, par voie de conséquence à la sédentarisation des errants.

Il semblerait q’il s’agisse du plan ( malheureusement non daté, sceau perdu ), représentant les 11 manses / enclos du hameau de Gué Célard, représentant 174 individus ( XIIème siècle….?)

À l’aube du XIIIème siècle, vers 1230 - Cartulaire de la Couture, nous informe sur l’existence de l’Ecclésia du Gué Seelart. On peut donc affirmer qu’à cette date il y a une église à Guécélard. Un siècle s’est écoulé depuis l’accord et la régularisation du document entre les deux monastères bénédictins de La Couture au Mans, et de Saint-Mesmin d‘Orléans : la chapelle du Gué Seelard est devenue église. À cette époque, l’accent est mis sur la vie évangélique et l’adaptation aux besoins nouveaux de la pastorale. Il n’est pas encore question de paroisse : parochia dont le sens religieux est synonyme de « troupeau ».

La présence de l’édifice religieux rassure la population environnante, et nous permet après avoir compulsé de nombreux documents, de supposer l’existence très modeste d’une coagulation d’habitations à proximité. La mise en place de cet embryon paroissial, est indissociable de l’encellulement des hommes, étroitement liée à l’essor de peuplement, à l’extension du défrichement par grignotage progressif et continu sur la friche, et surtout à la croissance économique locale.

Le moines de l'abbaye bénédictine de La Coulture, par un effort patient et méthodique, veulent reconstituer leur temporel dévasté, et surtout très fortement entamé au cours du IXème siècle ( par les raids répétitifs, et destructeurs, occasionnés par les incursions des Norman's - Hommes du Nord, dénommés Vickings ), qui ont hanté cette période. Les moines de La Coulture, concluent un accord avec les moines du même Ordre de la puissante abbaye de Saint Mesmin-de-Micy près d'Orléans, par m'intermédiaire du Prieuré Saint de Parigné. 

L'étendue cultivée s'étend, l'unité de l'exploitation rurale doit-être ajustée aux forces et aux besoins de la famille. Le groupe familial vivant sous le même toit sera dénommé : feu, et servira d'assiette à l'impôt à partir du XIVème siècle. Les démographes estiment le : feu, à 4,6 et même 8 adultes en moyenne.

* - Il est indispensable de noter que :
Le Cartulaire et toutes les Archives des prieurés de Parigné-le-Polln, de Saint-Jean-de-La Motte, et de l’abbaye de Saint Mesmin-de-Micy près d’Orléans, ont été détruites dans l’incendie qui a dévasté le Centre des Archives départementales du Loiret, dans la nuit du 10 au 11 juin 1940, lords du bombardement aérien de l’aviation Allemande. Seul, un exemplaire , en bas-latin est consultable à l’l’abbaye-mère  de l’Ordre bénédictin en Italie. 


             * - Reproduction à l’authentique offerte à l’auteur - Cyrographe ori   ginal en bas-latin, sans date, scellé sur simple queue de parchemin,  sceau perdu ( Parchemin - « sans scellé » :  H.2, n.1  ( de 0,63 x 0,48 ) - Texte en bas-latin, paléographié et traduit par l'auteur.

* - Reproduction à l’authentique offerte à l’auteur - Cyrographe ori   ginal en bas-latin, sans date, scellé sur simple queue de parchemin,  sceau perdu ( Parchemin - « sans scellé » :  H.2, n.1  ( de 0,63 x 0,48 ) - Texte en bas-latin, paléographié et traduit par l'auteur

( Gallia Christiana  - t.VIII ) - « Accord entre Foulques, abbé du monastère de la Couture, et les religieux de ( Sancti-Maximini Aurelianensis….) Saint Mesmin d’Orléans, au sujet  de ( édificatione cusdam capelle, comcimiteio et burgo…) de la construction d’une chapelle et de l‘établissement d‘un « cimetière et d‘un  bourg……     ».contrairement à la coutume de ce temps, le scribe religieux n’a pas utilisé la formule ….aedificare burgum…. ( édification d’un bourg ), ce qui laisse supposer que l’établissement du dit bourg, est reporté,  fixé à une date ultérieure, la priorité semblant être la prise de possession du terroir par l’élévation d’une chapelle,

« …..dans un lieu dépendant ( de parrochia Sancti-Petri-Parinniaco….) de « la paroisse de Saint-Pierre-de-Parigné….. » 

ce lieu se situe incontestablement sur la rive gauche du cours d’eau le Rhonne - « ….Les religieux de Saint-Mesmin, après avoir pris l‘avis de leur Abbé et  du chapitre de leur abbaye, conviennent avec les religieux de la  Couture…… » - ce qui atteste d’un arrangement amiable, entre les deux monastères d’un même ordre, celui des Bénédictin, «….( in spacio duorum arpennorum….) que le cimetière dont il s’agit aura « deux arpents d’étendue, qu’il sera consacré… ».

Un acte des Archives Nationales ( Centre de Paris ), désigne en « 1106, Poolinus et Sevinus filius Poollini….( Pôlin et son fils ), comme possesseur des terres de Parigné « …..villam vero Patriliaco quae est secus…… », et d’Yvré. 

Dans un autre, de la même source, en « 1146, Poolinus de Yvreo……» - Pôlin d’Yvré est cité comme témoin dans un acte confirmé par « Guillaume, évêque du  Mans, pour la possession de biens aux moines de Château l’Hermitage…… (  énumération d’une longue « liste : fond ancien du Prieuré du Fessard, rattaché à celui de Château l'Hermitage - ordre Augustin. ) ».

* - Chapelle - la première chapelle fut édifiée selon un acte en 1135, en bordure du chemin allant à La Flèche, un plan du XVIIIème siècle la désigne ( côté gauche, de l’actuel chemin du Dauphin ) - Il est fait état de trois travées pour une longueur de 29 pieds sur 13 pieds, la cloche se trouvant à l’extérieur sur un bâti en bois.( un pied = 0,33 ). Une notice de la Charte de l’Évêque du Mans ( daté de 1135, chap.XLIX,  en bas-latin ), fait état de « ….Préceptum capelle de Vado Sec -   ( sic - l’encre étant particulièrement pâle ) l’art…. », nous dévoile que depuis 1035, le monastère bénédictin de Saint-Mesmin de Micy « ….Miciacum  inter Ligerium et Ligeritim… » possédait deux prieurés la région du Mans, l’un à Parigné-le-Polin, l’autre à Saint Jean-de-La Motte.

Érigée en Paroisse en 1468, c’est 1508, que la  Paroisse de Gué Ceslard est mentionnée dans les Doits Synodaux du doyenné d‘Oisé, sous la présentation de L’Abbé de l’Abbaye de La Coulture. En 1573, le curé se nomme : Michel Oudineau«…. in spacio duorum arpennorum…( que le cimetière dont is’agit ) aura « deux arpents d’étendue, qu’il sera consacré » , en 1200, une cloche est posée, selon Jeann Gardanne, élevée au rang d’église et dédiée au vocable de la Naissance de la Vierge Marie, consacrée par Maurice, évêque du Mas, en 1230 ( réf. Cartulaire de N.D. de La Coulture ),

Paroisse associé en1468, par l’évêché du Mans, à Fillé se solda par un échec ( réf. Pouillé - Archives diocésaines du Mans ; Archives archidiocèsaines de Tours ) .Le point de fixation est indiscutablement : l’église - du grec Ecclesia signifiant assemblée du peuple, et son aître - le cimetière. L’Atrium, autrefois extérieur à l’espace habité par les vivants, n’accueillait pas seulement les défunts, il offrait la sécurité. On dressait des croix qui délimitaient un  « sauvete ou bourg », c’est à-dire une étendue protégée par la « Paix de Dieu ». 

Le 15 août, et le 8 septembre, jour de la Nativité de la Vierge Marie existaient à Guécélard, et un circuit processionnaire était : Croix-reposoir du Doffin - croix-reposoir du Cormier - croix-reposoir du Jarrier - croix reposoir avec autel de la Croix Blanche, et retour à l’église. Le 16 septembre 1777, baptême de la grosse cloche  : Charlotte-Madeleine, pour marraine : haute et puissante madame la comtesse Madeleine-Gabrielle  Renée de Menon, dame de Guécélard.

Un pèlerinage dédiée à la nativité de la Vierge existés de puis le XIIIème siècle le 9 septembre ; le dernier fut le 9 septembre 1790.

Vue ciblée sur un plan réalisé sur parchemin par des moines bénédictins de La Coulture,  de la chapelle de Guécélard, érigée sur la bordure gauche du «  Grand chemin Mansais, , direction Foulletourte - La Fléche - Collection personnelle.

MYTHE / FICTION / FANTAISIE…..?


Gros plan sur un exemplaire de l’ épure du plan cadastral 1812 - 1844 du lieu-dit : le Carreau, et de la confluence du ruisseau des Filières - E.4 - parcelles répertoriées 510 et 504 - Collection personnelle.

 

* - En 863, un moine irlandais du nom de : Caroth / Caro, du proche entourage de Érispoë, duc de Bretagne, fils de Nominoë, profondément  désabusé par le monde extérieur, rechercha l’extase divine dans la solitude, la pauvreté, et une existence rudimentaire comme ermite, dans les sombres et humides profondeurs des : «  boys marmentueux de Mooundaon » .

* - En 863, un moine irlandais du nom de : Caroth / Caro, du proche entourage de Érispoë, duc de Bretagne, fils de Nominoë, profondément  désabusé par le monde extérieur, rechercha l’extase divine dans la solitude, la pauvreté, et une existence rudimentaire comme ermite, dans les sombres et humides profondeurs des : «  boys marmentueux de Mooundaon » .

* - À  sa mort le reliquaire, contenant une relique de Saint-Maclow, dont  il ne se séparait que rarement, fut déposé comme «  ex voto » dans la : Chapelle de Guécélad. Selon les documents authentifiés, minutieusement compulsés, du fond ancien privé du  Prieuré de Château L’Hermitage, via le Prieuré du Fessard et les archives consultées de l’Ordre de Saint-Augustin, du doyenné de Oizé, de l’archidiaconé de Château-du-Loir , de l’évêché du Mans, de l’archevêché de Tours, rien n’indique une quelconque pratique d’un culte à Sain-Maclou ; ait pu exister.

* -1380 - BATAILLE du GUE 

extrait paléographié du t.1 et II des Chroniques Royales  de J. Froissard


Chronique royale de Jean Froissard - t.1 - En bibliothèque personnelle.

Page 50 recto, écrit en gothique, et en bas-latin - le récit comporte 50 recto/verddo ; 51 recto /verso et 52 recto /verso - 

extrait paléographié du t.1 et II des Chroniques Royales  de J. Froissard

Le 15 septembre 1380, mort du roi Charles V, l’armée anglaise forte de 4.000 hommes d’armes, était commandée par Thomas comte de Buckingham, l’un des oncles du roi Richard II . Fuyant l’arrivée de du Guesclin, et de ses troupes Françaises évitant la forteresse Vendômoise, laissant celles de La Châtre et de Château-du-Loir, les Anglais, passèrent par la forêt de Bercé, Pontvallain, et se dirigèrent vers la Sarthe pour tenter de la franchirent. À la Croix de Brais  / Bret /Bréé à Arnage, , ils empruntèrent la vieille voie du Mans à Sablé, par la rive gauche de cette rivière via le Gué Seelhard, La Suze. Le 16 septembre 380, ils tentèrent un 1er franchissement au passage de Buffe, là une très désagréable surprise les attendait : Ragerius de Bufa, seigneur de Buffe / Buff , son fils aîné Huet de Buffe ( sera seigneur en 1384 ) et leurs «  gens », avaient fichés au préalable des pieux acérés dans le lit de la Sarthe sous le niveau, donc invisible de la berge. Ce fut une catastrophe, les archers, lourdement chargés, et les chevaux s’empalèrent, tandis que les cavaliers désarçonnés, lestés par leurs armures se noyèrent. Ivres de fureur, les Anglais saccagèrent le château de Buffe et ses dépendances, tandis que les occupants rejoignaient les habitants du hameau dans l’église, transformé en bastion. Le lendemain, poursuivant leur route vers La Suze-Sablé, celle-ci leur fut interdite par plusieurs grands et gros abattus, barrant le passage, et ne pouvant être enlevés qu’après plusieurs jours de travail. Après, s’être assuré qu’il n’y avait pas pieux, une partie de la troupe s’engagea dans la rivière. 

Là encore surprise, c’est le milieu, dans le courant qu’une quantité de cavaliers  et cette fois de fantassins, perdirent la vie.  Les Anglais se vengèrent en incendiant «  la Maison-forte de Mondan, faisant office de château » tandis que le seigneur Jehan Sorel, sa famille et ses gens, rejoignait l’église, sur a rive gauche du Rhinne, et le bord gauche du Grand chemin du Mans à La flèche.

Pointes de flèches d'arbalètes, profondément fichées dans des poutres en bois. Découvertes, lors du débitage  de ces poutres en bois de chauffage - Rachetées par l'auteur.

Sécurité provisoire, car quelques éléments de la cavalerie Anglaise, s’étant risqués, à traversé par le « Gué de Buffard », par le chemin de ce lieu à Parigné ( que avons nommé chemin des Minières ), ils attaquèrent l’église, après avoir incendié plusieurs chaumines. Les gens installés dans ce lieu saint, se défendirent, ce fut un carnage, les Anglais ne passèrent pas. L’église fortement endommagée, partiellement détruite par le feu. 

Deuxième église 

Suite à l’assassinat du roi Henry IV, la convoi funèbre venant de Paris et se dirigeant vers le collège royal de La Flèche, après une étape à La Ferté-Bernard, 

« ….passa sur le cousté du Man… ( empruntèrent la déviation )…...Le jeudi ils vindrent a Gue cela…( se déplacèrent )….. Monsieur le comte de  Negreplisse, « Gouverneur, avec une belle troupe de la noblesse, Monsieur le  Lieutenant « Général avec les autres officiers de justice… »

arrivé dans la soirée du jeudi 3 juin 1610, en l’église  du Gué Ceslard, le coffret de plomb doré renfermant le cœur du roi Henri IV, reposant sur un carreau  ( coussin  de soie noire

« …un grand nombre d’hommes, et de femmes de toute qualité s’en vindrent plus d’une lieue sur le grant chemin, où ils devoient passer, bordant d’un costé et d’autre. Ils versoient plus de larmes, que s’ils eussent perdu leurs plus proches et s’estime heureux de baisers ou touscher  le Carreau ou reposoit ce précieux de post ; que fi quelque’un dentr’eux avoit la faveur de donner un baiser…..c’est « Gue-Ceslard qu’on passa la nuit ( és églises desquels estoit mis la nuit )…… ».

Veillé par le Père Armand, provincial des Jésuites et cinq autres pères de la même compagnie, par le duc de Montbazon, Fouquet de La Varenne, et une escorte de cavaliers. Transporté dans le carrosse, celui-là même où le souverain fut assassiné. Le convoi repartit le vendredi 4 juin 1610, pour arriver à La Flèche vers 10 heures.

Vers 1508, la « ….paroisse du Gué Ceslard… », figure dans les Droits Synodaux du Doyenné de Oysseyo - Oisé sous la présentation de l’Abbaye de la Couture - « …Patroni Abbas de Cultura… .». Il en existe deux exemplaires, rédigés au début du XVIème siècle attesté par un manuscrit parchemin, du Fonds latin de la B.N.F. de Paris - et par un autre au Fonds ancien des Archive de l'évêché du Mans. La paroisse de Guécélard, a été le catalyseur du regroupement des paroissiens - du troupeau de chrétiens. Les cloches, en sont le symbole : baptisées, elles rythment les étapes de la vie chrétienne, et de la vie tout court de tout individu,
- le tocsin signale, alerte d’un danger, d’un sinistre,
- l’angelus intègre le déroulement de la journée tout en incitant à la prière.
L’église, subit une élévation « juridique », lorsqu’elle devient paroissiale, c’est une réalité spatiale. Elle ne détient pas seulement : l’autel, les Fonds Baptismaux ou Baptistère, l’un des fondements du statut paroissial, mais également le patrimoine. Il est indispensable, pour garantir à celle-ci son existence, que son revenu soit dissocié de celui de l’évêché, ce qui peut expliquer l’érection tardive de Guécélard, en paroisse autonome.

L'exploration de d'une liasse de 496 feuillets épars grand in-folio, nous apprend que le curé de Guécélard en 1562, était Nicolas Marescot , qu'il avait deux vaches, des chèvres et un porc, il occupait une pièce avec un lit , une paillasse, une table, un banc, une escabelle, une crémaillère, avec une marmite pendue  2 pintes et six écuelles en étain ; comme ses paroissiens.

Elie Pichon, prêtre-curé de Guécélard de 1767 à 1781, fit refondre la grosse cloche de l'église, elle se nommait Charlotte-Madeleine, par la générosité  de haut et puissant seigneur Charles-Eléonor, comte de Broc, lieutenant-colonel de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, et par haute et puissante dame Madeleine-Renée de Menon son épouse, seigneur et dame de La Geuserie, et du Petit Guécélard. La bénédiction se fit le 16 septembre 1777, par le curé de Spay.

Guécélard, ancienne paroisse du diocèse du Mans, archidiaconé de Château-du-Loir, doyenné d’Oizé, dans les textes : Oyzaeio - Charte épiscopale du 3 octobre du 3 octobre 1230, comprenant à la fin du Moyen Âge : Laigné-en-Belin - Latiniacus ; Mayet - Magittum ; Saint-Mars d’Outillé - Austiliacus ; Vaas - Vedatium ; peut-être aussi Parigné-le-Polin - Padichas . Présentateur : l’Abbé de la Couture ; collateur l’Évêque du Mans. L’église de Guécélard édifiée au XVIème siècle, pendant la tourmente révolutionnaire, fut fermée au culte,  dépouillée de tous ses objets servant au culte.  En 1791 utilisée comme cantonnement à un bataillon de soldats révolutionnaires pillée, et démantelée
pierre par pierre, elle servit de carrière de matériaux., le bulldozer dans les années 1955-60 eut raison des derniers vestiges. Vers la même époque le presbytère et le cimetière avaient été également cédés.


Eglise d'un pur roman du XVIème si-ckle, fermée au culte, abandonnée par les paroissiens, pillée et démantelée par le bataillon de soldats révolutionnaires, y cantonnant, à la pesante charge de la collectivité guécélardaise. Ce qui devait arriver, arriva l'effondrement de la voûte.

Chapelle dite des « émigrés » où , selon des écrits un carnage de femmes, d'enfants, et de blessé de l'armée royaliste de Vendée, se serait produit après la confrontation du Mans, les 12- 13 décembre 1793 - Une authentification, faute d'éléments, n'a pas était terminée.

Troisième église
Joseph-Augustin-Emmanuel Rottier de Madrelle, comte de Belin, abbé-curé de Moncé-en-Belin, reconstruisit les églises de Saint Gervais, de Mulsanne, et de Guécélard. La première pierre de la nouvelle église de Guécélard fut posée au mois de juin 1841, Monseigneur Bouvier avait acquiescé aux désirs manifestés par la communauté des fidèles de la paroisse. Le 22 décembre 1841, procès verbal de la bénédiction solennel d’une chapelle dans le bourg de Guécélard. Deux cloches furent également données ainsi que des vêtements religieux, une bannière, des vases sacrés, des chandeliers en argent et deux statues en bois, ultimes vestiges de « la Poutre de Gloire » de l’ancienne église démolie.


Paul Célier, a été prêtre-curé de 1845 à 1857, par ordonnance royale le 18 août 1845, Guécélard était érigée en paroisse distincte, et lui en attribue ses limites. Ce nouveau curé né le 26 juin 1815, fit installer une troisième cloche, des vitraux, un lambris neuf et installa une école. En 1855, achat d’un terrain par souscriptions, pour le transformer en nouveau cimetière. Jules-François Moussay, ancien curé de Lavernat, exerça de 1863 à 1867. Sous son administration, la maison d’école fut édifiée par le moyen d’une souscription, et dirigée par deux sœurs religieuses de Briouze.

Le 27 août 1891, la tour du clocher penche de plus en plus, des chutes de pierres sont signalées, les murs se lézardent d’une façon inquiétante. Le 22 décembre 1891, lettre du curé de Guécélard à l’évêque du Mans, suite au rapport de l’architecte, il y a nécessité à abandonner la chapelle devenue très dangereuse, celle-ci est destinée à la démolition, un projet de la construction d’une nouvelle église est envisagé. Le 26 mai 1892, le maire de Guécélard et le conseil municipal, le curé de la paroisse et sa fabrique, sont d’accord pour la réalisation du projet de construction d’une nouvelle église à Guécélard.

Quatrième église - ( l'actuelle)
Le 4 novembre 1893, le préfet de la Sarthe approuve les travaux. 

Une église neuve est mise en construction,  sous la direction de Monsieur Vérité, architecte, par Monsieur Coulommier, entrepreneur. Les travaux dureront de 1893 à 1897,  le style est fortement inspiré du gothique du XIIIème siècle. 

Consacrée par Monseigneur de Bonfils, évêque du Mans le 2 octobre 1900, sous le vocable : de la Nativité de la Vierge.

L’église paroissiale de Guécélard est élevée en plein cœur du bourg actuel, et se détache des vénérables maisons qui l’entourent,  créant aussitôt l’événement pour qui s’en approche .

C’est tout le talent des bâtisseurs qui  s’est exprimé, ils ont su donner à cet édifice une authentique monumentalité. Sa  situation permet une lecture en détail de tous ses volumes géométriques et de leur harmonieuse imbrication. L’architecture est toujours un livre ouvert, témoin inconditionnel du temps. Sans susciter une attention artistique manifeste, elle est tout de même attachante et constitue un repère dans le paysage.

Au premier plan de l’axe routier Paris-Nantes, répertorié R.N.23, ex-voie royale au XVIIIème siècle, dans le flot puissant de la circulation, non loin du discret et paisible Vieux-Bourg, appellation suffisante à authentifier le site. C’est probablement la présence de cette grande route, qui a nécessité l’orientation inhabituelle de l’édifice. En général, les églises  sont orientées vers la lueur du soleil levant : symbole de la splendeur divine.
Flanquée de deux chapelles latérales en guise de  transept : dérivé du plan basilical, le plan de l’église de Guécélard est cruciforme : symbolisme de la Croix du Christ.

Les angles sont épaulés de contreforts à glacis éclairés par des fenêtres géminées, ayant chacune une double arcature soulignée par un larmier à « coupe-larme » que l’on retrouve à toutes les ouvertures de l’édifice religieux. Les bras du transept ont une particularité, la présence d’un gable dont l’arête faîtière se prolonge de part et d’autre, percé en son centre d’une meurtrière romane.

La nef s’élève en façade sur un remarquable appareil  en granit gris, qui fait place et se prolonge sous l’ensemble par du grès de roussard bien appareillé, délimité en hauteur par un rebord. Il est difficile de dire, si cela relève de la décoration, ou d’un procédé de construction.

Couverte en ardoise, la toiture s’allonge pentue, bordée par un cordon de billettes d’un très joli effet, qui court en-dessous du toit, et le souligne. Cette toiture se termine par trois pans coupés sur un chevet. Ce chevet polygonal est contrebuté par quatre contreforts alternés de baies rayonnantes. Vu des jardins le coup d’œil est réellement plaisant. L’église se nimbe d’une luminosité particulière aux premiers rayons du soleil matinal . Elle se pare d’ombres furtives sous la lumière pastel d’un ciel pommelé.



Eglise, 1ère Mairie et 1ère Ecole ( 1880 ); Magasin  de la Coopérative

3 C.P. - Collection de l'Auteur.

Sur chacun des deux flancs de la nef, quatre contreforts à glacis et à une retraite, sont appuyés régulièrement espacés, déterminant des panneaux égaux, frappés de fenêtres également ogivales intercalées, donnant à l’église une élégante sobriété.

La tour clochère se dresse dominante en façade, scandée à sa base par une corniche prolongée par une ligne de faîte saillante. On ne sait pas très bien le style que l’on a voulu lui donner, on ne peut dire si ce clocher là, appartient à la terre plus qu’au ciel. Coiffée d’une insolite calotte d’ardoises dont la forme pyramidale fortement écrasée, surprend. On assiste ici, selon toute vraisemblance à une réalisation étroitement liée à un souci d’économie. Ce toit repose sur une frise de modillons taillés dans la pierre, huit lucarnes équipées en abat-son, surmontées d’arceaux jumelés, se répartissant sur chacun des côtés : halte et refuge appréciés des pigeons de passage.

Aux angles de la façade sobre et symétrique, un tantinet austère, deux contreforts apportent au porche peu proéminent une touche d’esthétique architecturale. Les retours d’angles sont farouchement aveugles au rez-de-chaussée, des ouvertures ébrasées, rectangulaires sont disposées au niveau du premier étage, des autres polylobées au second. 

Ce porche dont l’archivolte ogivale torique à une seule voussure simple, retombe sur deux colonnettes dont le tailloir carré se prolonge dans le mur au-dessus des piédroits.


On remarquera que le flanc gauche de l’édifice est joliment enfoncé dans une végétation buissonneuse dont la variété apporte une perspective fort séduisante.

Inévitablement appelé à pousser la grande porte d’entrée, le visiteur peu pressé remarquera d’autres détails. Comme pour l’extérieur, l’intérieur surprend instantanément par sa belle unité. Le visiteur curieux se trouve immergé tout à coup dans un univers de spiritualité, indifférent à l’animation pourtant si proche.

L’impression ressentie est étonnante depuis le fond de la nef : la douce lumière diffusée par les vitraux, déconcerte. Cette lumière fait partie intégrante de l’ensemble architecturale. C’est dans la matinée que l’intérieur du sanctuaire exhale toute sa beauté. C’est aussi le moment qu’apparaît cet éclairage oblique et mouvant au travers des vitraux, repoussant l’obscurité…….Ces vitraux ne présente pas un intérêt artistique de tout premier plan, mais ils n’en sont pas moins intéressant à examiner, ne serait-ce que par leur facture inusité.



Tout dans cette nef……nous fait passer……
……de l’ombre à la lumière….
……de la mort à la vie spirituelle.


La nef quoique aseptisée est incontestablement élégante, et peut retenir une attention soutenue selon la marche logique pour l’analyser, qui conduit invariablement la visite du portail au chœur de l’édifice. Aussi peut-on se mettre à rêver en pensant que nos propres pas empruntent par superposition ceux de nos Aïeux.

Cette nef se compose de trois travées. Chaque travée est définie par un arc transversal en ogive à double rouleaux toriques retombant sur une colonnette semi-cylindrique accolée à deux autres engagées. Ces colonnettes latérales  soutiennent des arceaux qui se croisent en  diagonales à un claveau central délicatement ouvragé. Une armoiries * par claveau. La voûte d’arête obtenue par le croisement des deux voûtes en berceau brisé couvre la travée - ( employée dans la réalisation de bas-côtés de grands édifices religieux et certaines cryptes ).

Ces colonnettes tréflées sont surmontées de chapiteaux ciselés : de crossettes et de feuilles d’une grande variété ( feuilles de marronnier - de vigne….). À la fin du XIème et surtout du XIIème siècle, les chapiteaux remplaçaient les livres. Ici le sculpteur a fait en sorte d’évoquer l’environnement boisé de Guécélard.


Maitre autel consacré par Monsiegneur de Bonfils, à la Nativité de la Vierge Marie

* ces armoiries ont une histoire , et ont fait l’objet de monographies indépendantes.

Elles sont chapeautées d’un abaque mouluré qui s’encastre dans la paroi murale, soutenues par une console appelé « cul de lampe », également très finement travaillée et portant écus à initiales :

Le décor aux feuillages gras, les arceaux en biseau pourraient laisser une influence poitevine.


* pour le côté gauche - P . B . Abbé Praslon - Bazoge
                                - A . B . Antin - Brière



* pour le côté droit  - G . P . Guet - Pivron
                           - M . D . Monick - Daudibon
tous bienfaiteurs, généreux donateurs pour  la réalisation de ce lieu de culte.

Les culots de base sculptés de visages poupards d’angelots, de séraphins, de celui d’un homme  serein, d’autres symbolise des évangélistes :





- Saint Jean : la tête de l’aigle,
- Saint Luc : la tête du bœuf,
- Saint Marc : la tête de lion,
- Saint Mathieu : la tête d’un ange. 

Il est rare que l’on s’entende  sur un chemin de croix, en général  ce sont des horreurs sulpiciennes de plâtre peint, sans le moindre intérêt. Or ici, il s’agit de quatorze tableaux non dénués de style, ils sont frappants, les scènes évoquées sont très explicites, si on s’offre le temps de les examiner ; en ces cadres de fort belle exécution.

La croix, était un instrument de torture et de mort qui suscitait l’horreur et le dégoût chez tous les peuples de l’Antiquité. Elle est progressivement devenue dans le monde chrétien un objet  de culte, de dévotion et un symbole. Le chemin de croix commémore la méditation de la Passion de Jésus, il s’élabore très lentement pour trouver sa forme définitive de quatorze stations à la fin du Moyen Âge. Depuis le XVIIIème siècle, chaque station du chemin de croix s’ouvre sur un thème biblique qui décrit ou éclaire l’événement relaté.

Le incontestable joyau de ce sanctuaire réside est une Vierge à l’Enfant Jésus en terre cuite du XVIIème siècle, inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques le 16 janvier 1987. Placée sur une consonne, à gauche dans la croisée du transept. 

Le véritable génie de l’artiste, se manifeste dans l’art de l’utilisation des tons chauds de la pierre calcaire. La tribune malheureusement murée, est logée dans le caisson de l’avant-nef. 

- La définition que nous pourrions lui donner  : l’Amour crucifié.

Le chœur est plein de charme, son envoûtement par arêtes ogivales, rayonne de la clef de voûte dont l’agneau mystique symbolise : Dieu est mon berger.

Vierge à l’Enfant du XVIIème siècle
h : 0,97 - larg. 0,28

Le visage au modelé gracieux, aux traits menus de la Vierge, le geste charmant de l’Enfant : l’artiste impose d’emblée un style de vigueur et d’expressivité étonnant. L’expression du regard que la Vierge Marie pose sur l’Enfant Jésus, semble pressentir le destin tragique de son Fils, qui la regarde. L’ampleur du manteau placé sur les épaules, ramené sous son bras gauche qui soutient le divin Enfant, accentue le mouvement de souplesse du drapé, creusant les plis profonds à becs sur sa jambe droite, qui alternent avec une chute de plis en cornets sur la jambe gauche .

Arcs e la « Croisée du Transept »

Cette croisée du transept, qui élance l’ensemble est d’une noble sobriété, d’une simplicité purement élégante, elle est tournée délibérément vers le gothique. De ce point précis de convergence, le regard peut balayer l’espace, il est immédiatement attiré par la remarquable balustrade, œuvre d’une gracile harmonie, parachevant les armoiries,

                                  
                           devise : « Filii Déi nominemur et simus ».
- des Bonfils de Forcalquier
« de gueules à la patte d’ours d’or, onglée et armée de sable et posée    « en barre, au chef cousu d’azur chargé de trois fleurs de lys d’or »

Les arceaux toriques et les arcs formerets prennent appui sur les tailloirs de fines colonnes engagées qui encadrent les cinq fenêtres hautes, déjà vues de l’extérieur.

Arceaux toriques du « Coeur »


Lorsque les rayons du soleil, dardent leur puissance sur les vitraux éblouissants de couleurs, on assiste alors à une véritable apothéose. Le visiteur, frappé par l’apologie du silence, quittera les lieux, serein.

Taxé par l'âge, pénalisé par un handicap moteur, , fatigué, je formule néanmoins, et très sincèrement l'espoir que ce nouveau texte retiendra l'attention de l'Ami visiteur -lecteur. Il a été spécialement conçu, actualisé,  et illustré dans cette intention.

                                   le 26 novembre 2023                                                                  A. Gobenceaux